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Coup de cœur littéraire n°1 : La voleuse de livres, de Markus Zusack


Titre : "La voleuse de livres"

Auteur : Markus Zusack

Genre(s) : Fiction historique

Nombre de pages : 640

Editions : Pocket

Prix : 8 euros 30

"Leur heure venue, bien peu sont ceux qui peuvent échapper à la mort. Et, parmi eux, plus rares encore, ceux qui arrivent à éveiller Sa curiosité. Liesel Meminger y est parvenue.

Trois fois cette fillette a croisé la Mort et trois fois la Mort s'est arrêtée.

Est-ce son destin d'orpheline dans l'Allemagne nazie qui lui a valu cet intérêt ? Ou sa force extraordinaire face aux événements ? A moins que ce ne soit son secret. Celui qui l'a aidée à survivre et a même inspiré à la Mort ce joli surnom : la Voleuse de Livres. "



MON COMPTE-RENDU DE LECTURE

Tombée amoureuse de l'adaptation cinématographique réalisée en 2013, j'avais demandé ce livre à mon anniversaire dans l'espoir que le texte original serait tout aussi bien que le scénario proposé par Brian Percival. Et je n'ai pas été déçue. Ce livre est une pure merveille, un petit trésor que tout bookaholic devrait avoir dans sa bibliothèque.


Alors que je n'apprécie pas trop d'ordinaire la présence d'un "je" au sein du récit – j'ai toujours eu une préférence pour les récits rédigés entièrement à la troisième personne –, la Mort et ses quelques petites interventions, pleines d'humour ou plus sérieuses, ont su se faire apprécier. À un tel point, que j'éprouverai même l'envie de faire ami-ami avec ce personnage tant redouté de l'être humain ; car c'est une personnification bien sympathique d'un de notre pire cauchemar que nous propose ici Markus Zusack : une mort, loin du squelette vêtu d'une longue cape noire et muni d'une grande et inquiétante faucheuse, qui revête bien un visage humain. Une Mort, qui ne se la joue aucunement barbare, sadique ou malveillante, mais qui se présente comme une Sauveuse, une entité qui délivre les êtres humains de leurs dernières douleurs et les emmène vers un coin de paradis. Elle fait même preuve d'empathie, et sa tristesse vis à vis du chaos et de la fin de la vie humaine est très tangible. Zusack a clairement bousculé l'image que je me faisais de la Mort, et, même si, au départ, cela procure une étrange sensation ("mais ! La Mort sympathique, et puis quoi encore !"), je dois dire que j'ai adoré cela !


Outre la façon assez originale que l'auteur a de présenter son récit – par le biais du personnage de la Mort, par la façon d'introduire les différentes "parties" de l'histoire [par une courte liste de ce que nous trouverons dans ces dernières] –, j'ai également grandement apprécié la façon dont Zusack a su construire ses personnages. Car, s'il y a bien une chose grâce à laquelle fonctionne l'histoire, grâce à laquelle cet ouvrage a eu autant de succès, c'est bien les personnages.


En effet, je me dois de vous prévenir d'une chose essentielle : si vous pensez trouver en La Voleuse de Livres un livre d'action, vous faites fausse route. La Voleuse de livres, c'est avant tout une aventure humaine : même si quelques scènes illustrant des bombardements sont présentes, même si les soldats allemands font parfois irruption au sein de l'histoire, le lecteur suit, la majorité du temps, Liesel Meminger, jeune orpheline. On la suit dans son quotidien, on la regarde évoluer et nouer des relations avec ses proches ... et quelles relations ! Des relations, tout de même pas idylliques (parce que ça n'existe pas réellement ; toute relation a ses hauts et ses bas), mais des relations que chaque lecteur aimerait bien posséder et pouvoir chérir au quotidien. Des relations qui nous paraissent absolument pas superficielles, comme ça peut être le cas dans certains romans. Des relations auxquelles on croit et que l'on soutient de tout notre cœur, ce qui, du coup, rend la fin de l'histoire encore plus terrible et éprouvante.


Car, que vous ayez un cœur en guimauve ou non, que vous soyez une personne particulièrement sensible ou que vous ayez la réputation d'être un dur à cuire, vous tomberez inévitablement amoureux des principaux protagonistes de l'histoire. Inutile de vous battre ou de ricaner devant votre écran, c'est comme ça. Il s'agit d'un processus irréversible contre lequel toute résistance est vaine.


Vous tomberez fou amoureux de Liesel et de sa détermination. Vous admirez passionnément l'accordéoniste Hans Hubermann, rare allemand qui a refusé d'adhérer au parti nazi, et l'amour qu'il porte à sa fille adoptive. Vous aimerez la très autoritaire mais néanmoins terriblement amusante et attachante Rosa Hubermann. Vous vous attacherez à ce benêt de Rudy Steiner, et espérerez, comme lui, qu'il finisse par avoir son baiser.


Vous aimerez ces personnages, à tel point que vous finirez par les considérer comme votre famille et que vous vous retrouverez à prier pour leur sort. Vous vous retrouverez à espérer le meilleur dénouement possible pour eux et à maudire l'homme à la moustache. L'homme à la moustache et son fichu livre. Vous le maudirez pour avoir mis sans dessus dessous le monde entier et pour avoir provoquer la Seconde Guerre Mondiale. Vous le maudirez pour avoir indirectement infligé un si funeste sort à vos personnages adorés.


Le récit aurait peut-être été ennuyant si les personnages n'avaient pas paru aussi réels et n'avaient pas été aussi attachants. Car, bien qu'une bonne intrigue est importante pour attirer les lecteurs, je trouve tout de même que les personnages occupent également une place importante dans l'équation : qui aurait envie de lire un roman dont les protagonistes sont transparents, mornes, sans caractère propre ? Encore plus si les pages que l'on ne cesse de tourner sont loin de retranscrire un scénario digne des John McClane ?


Markus Zusack a fait ici un merveilleux travail et je ne peux qu'admirer son œuvre ! À défaut de nous séduire par une intrigue plus qu'haletante, il a su nous charmer avec ses formidables personnages.


Chapeau M'sieur Zusack, vous m'avez conquise !



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